Henry Dunant et l’histoire de la Croix-Rouge

Né en 1828 à Genève, Henry Dunant est le père fondateur de la Croix-Rouge.

C’est le 24 juin 1859, alors qu’il rejoint l’Empereur Napoléon III pour quémander une aide financière, que Henry Dunant se retrouve face à 40’000 morts et blessés de la bataille de Solférino, entre les forces françaises et piémontaises catholiques et les autrichiennes protestantes.

Avec l’aide des religieux et des habitants de la région, ils parviennent à transporter 500 des 9’000 blessés sous le toit de l’église Chiesa Maggiore. Aucune personne n’est laissée sur le côté pour aider ou être aidée. Comme le dirent les femmes qui vinrent prêter main forte: « Tutti fratelli » – Tous Frères.

Des années plus tard, toujours hanté par les cris des blessés et l’odeur des plaies, Henry Dunant écrit le livre Un Souvenir de Solférino en 1862, contant toute l’horreur de ce qu’il a vécu.

Ce livre marquera les milieux intellectuels et de pouvoir, permettant ainsi la fondation de la Croix-Rouge en 1863.

C’est notamment grâce à l’aide du général Guillaume-Henry Dufour, du juriste Gustave Moynier et des chirurgiens Louis Appaia et Théodore Maunoir que Henry Dunant parviendra à mettre en place cette institution à travers une Europe ravagée par les guerres successives.

La Croix-Rouge apportera dès lors partout, pour tous et toutes des soins sans distinction aucune.

« N’y aurait-il pas moyen, pendant une époque de paix et de tranquillité, de constituer des sociétés de secours dont le but serait de faire donner des soins aux blessés, en temps de guerre, par des volontaires zélés, dévoués et bien qualifiés pour une pareille œuvre ? »

Un Souvenir de Solferino – Henry Dunant, 1862

Le symbole même de la Croix-Rouge évoluera plus tard vers différents symboles : , la Croix Rouge, le Croissant Rouge et le Crystal Rouge.

C’est aujourd’hui le Crystal Rouge qui en est l’emblême officielle, bien que le nom de la Croix Rouge soit resté.

Tutti Fratelli



Les Principes Fondamentaux de la Croix-Rouge:


Humanité

Impartialité

Neutralité

Indépendance

Volontariat

Universalité

Unité


Humanité

Né du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sous son aspect national et international, s’efforce de prévenir et d’alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes. Il tend à protéger la vie et la santé ainsi qu’à faire respecter la dignité de la personne humaine. Il favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples.

En tant que Principe suprême, le Principe d’humanité tient une place prépondérante au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Voudrait-on résumer les Principes de la Croix-Rouge en un seul ou tous les faire découler d’un seul, ce serait celui d’humanité. 

La Croix-Rouge veille constamment, dans ses idées et son action, à ce qu’il ne soit pas porté atteinte à la dignité de la personne. Et les causes à défendre ne manquent pas: dans les soins prodigués aux aînés en fin de vie, l’assistance portée aux réfugiés, l’aide octroyée aux sans-abri, la prévention des actes racistes par le courage civique dans la vie de tous les jours, etc. 


Impartialité

Le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et d’appartenance politique. Il s‘applique seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à intervenir en priorité là où la détresse est la plus criante.

L’interdiction de toute discrimination, telle qu’elle est implicitement contenue dans le Principe d’impartialité, concerne l’ensemble des activités de protection, de secours et d’aide sociale menées au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Tous les êtres humains ont droit à recevoir protection et assistance d’une manière égale sans préjudice d’ordre subjectif et donc sans aucune discrimination.

Garants de la proportionnalité, tous les membres du Mouvement doivent s’appliquer à secourir les individus dans la mesure de leurs souffrances et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes. A la détresse la plus importante doit être apportée l’aide la plus importante. De même, à la détresse la plus urgente doit être apporté le secours le plus rapide.

La Croix-Rouge ne fait aucune distinction entre victimes et coupables et ne cherche pas à connaître les raisons du drame. C’est l’étendue de la détresse, la gravité des blessures constatées, qui décident de la priorité des secours portés. Elle intervient en fonction de la détresse, et non en fonction de la sympathie qu’elle éprouve pour les personnes touchées.


Neutralité

Afin de garder la confiance de tous, le Mouvement s’abstient de prendre part aux hostilités, et, en tout temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux et idéologique.

Le Principe de neutralité implique que la Croix-Rouge se tienne à l’écart de toutes hostilités et de toutes controverses d’ordre politique, racial, religieux et idéologique. Celui qui prend parti risque de susciter la suspicion et l’animosité de l’un ou l’autre, qui le rejettera peut-être ou lui retirera la confiance qu’il pouvait avoir en lui. Il est impératif pour le Mouvement et pour l’accomplissement de sa mission humanitaire que cette confiance lui soit assurée.

Toutefois, le Mouvement est aussi amené, au nom du respect du Principe d’humanité, à prêter sa voix à la cause des personnes démunies et, le cas échéant, à attirer l’attention sur les abus dont elles sont victimes (sensibilisation). 

La neutralité est le principe qui distingue le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge des autres organisations humanitaires.


Indépendance

Le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est indépendant. Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leurs pays respectifs, les Sociétés nationales doivent pourtant conserver une autonomie qui leur permette d’agir toujours selon les Principes du Mouvement.

Reconnue par la Confédération comme l’unique Société nationale de la Croix-Rouge en Suisse, la CRS n’en est pas moins indépendante et s’oppose à toute pression politique ou économique, ainsi qu’à toute influence que pourraient tenter d’exercer sur elle les médias ou l’opinion publique. La CRS s’abstient pour sa part de toute ingérence politique, idéologique ou économique afin de préserver son indépendance.

La collaboration avec les autorités étatiques sur les questions humanitaires fait partie intégrante des tâches de la CRS et des autres Sociétés nationales. Sa fonction d’auxiliaire des pouvoirs publics n’exclut toutefois aucunement que la CRS remplisse d’autres activités qui lui soient propres en toute indépendance.


Volontariat

Le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est un mouvement de secours volontaire et désintéressé.

Le désintéressement n’exclut pas une rétribution appropriée. Pour garantir le bon fonctionnement d’une organisation bénévole, il est nécessaire que soient mises en place des structures professionnelles simples et efficientes. Le volontariat des personnes employées dans les organisations Croix-Rouge consiste dans leur disposition à se mettre au service des plus vulnérables par conviction personnelle.

La Croix-Rouge met à profit ses qualités personnelles dans son travail qu’elle réalise avec engagement et humilité. Volontariat ne signifie pas amateurisme. Que l’engagement à la Croix-Rouge soit une activité professionnelle principale, une activité parallèle ou un engagement à titre honorifique, le professionnalisme va de pair avec un investissement personnel important.


Unité

Il ne peut y avoir qu’une seule Société de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.

Doit-on accepter tous ceux qui souhaitent devenir membres de la Croix-Rouge ou s’y engager bénévolement? Oui, si l’on se réfère au principe de non-discrimination (les origines sociales ou géographiques la religion ne peuvent être invoquées comme motifs de refus). En revanche, toute personne souhaitant s’engager dans l’organisation doit s’identifier à ses Principes. En outre, les bénévoles doivent posséder les compétences requises pour la mission dans laquelle ils veulent s’investir. 

Du principe d’unité découle l’impossibilité que coexistent – voire rivalisent – deux Sociétés dans un même pays. Chaque Société doit déployer ses activités sur l’ensemble du territoire national où elle est implantée. Ainsi, elle n’est pas autorisée à délaisser une région ou une partie de la population en raison de tensions internes ou de velléités sécessionnistes.


Universalité

Le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les Sociétés ont des droits égaux et le devoir de s’entraider, est universel.

Les Sociétés nationales sont libres et indépendantes les unes des autres; leur mission est avant tout nationale. Lorsque, dans un contexte de crise, de guerre ou de catastrophe naturelle, une Société n’arrive plus à faire face toute seule à l’urgence, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le CICR lui prêtent main-forte. Malgré ce soutien, elle conserve ses prérogatives sur le territoire national.


Les textes sont tirés du site officiel de la Croix-Rouge.

Pour plus d’informations sur la Croix-Rouge, son histoire et ses valeurs: https://www.redcross.ch/fr

Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent

Henry Dunant